Courses, départs arrêtés... Ils sont des passionnés de motos et de vitesse mais ne veulent surtout pas être associés à des délinquants « routiers », mais l’absence de circuit deux roues en Guyane dédiée à cette discipline aussi spectaculaire que sonore frustre les pratiquants. Pourtant ce projet de circuit deux roues règlementé est en pourparlers depuis plus de trente ans déjà. Acteur, mairie, l’État, nous faisons le point.
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Le projet de circuit pour deux-roues en Guyane revient régulièrement dans les débats. Et cela depuis un peu plus de trente ans maintenant. Souvent lorsqu’une tragédie survient, particulièrement lors de runs « sauvages ». Un temps prévu sur la route de Carapa, à Macouria sur la RD2, aujourd’hui le projet de piste d’accélération dort dans un carton. « Ce projet reste à l’état de projet. Nous avions déposé une demande de financement qui n’a pas été retenue. Par ailleurs l’urbanisation importante de la collectivité n’autorise plus, sur les voiries existantes qui elles-mêmes nécessitent un coûteux entretien, à réserver une partie d’entre-elles pour cette activité, y compris à la Carapa », nous répond Farouk Amri directeur général des services à la mairie de Macouria. « Si toutefois vous connaissez un porteur en capacité financière d’opérationnaliser ce projet, Monsieur le maire serait très certainement ravi de s’entretenir avec lui » ajoute-t-il.
Sommaire
Frustration et envie de bien faire
Si certains acteurs ne sont plus présents aujourd’hui, d’autres ont repris le flambeau. Il continuent d’œuvrer pour une activité actuellement en “sommeil“ depuis la crise du covid-19. Hormis le Motocross il n’y a pas de championnat de deux roues en Guyane.
Parmi les six associations présentes sur le territoire figure Ride Your Bike qui axe aussi son activité sur la sensibilisation du sport mécanique des deux roues. Une sensibilisation auprès de la jeunesse, mais aussi le volet formation. La jeune association (NDLR : trois ans d’existence) se montre régulièrement lors de quelques évènements informels sur le département. Notamment le “Noël à moto“ en décembre dernier ou encore “le marathon carnavalesque des Bikers“. « L’aspect adrénaline fait qu’il y a une responsabilité à avoir. Nous mettons en place des formations pour bien faire les choses. Il faut savoir qu’il y a plusieurs critères à respecter ainsi que plusieurs aspects sécuritaires ». Explique Cédric Saint Julien, le président de Ride Your Bike – qui voit d’un bon œil le projet de circuit pour la communauté des motards et tous les passionnés de motards.
Un sport mécanique avec un réel potentiel
En effet, en l’absence de circuit sur le territoire guyanais, ceux qui veulent assouvir leur passion, en participant à des courses partent au Suriname, au Brésil ou encore dans l’Hexagone. « C’est cher payé, car ce n’est pas la porte d’à côté. Ça crée de la frustration chez les jeunes comme les moins jeunes. Ça peut amener à des prises de risque en circulation. Si on avait un circuit qui permettait d’avoir un lieu pour s’exprimer clairement, ça aurait été super », se désole presque le trentenaire.
Même son de cloche du côté de l’association Yan Run Scoot, qui existe depuis deux ans. Cependant, le président de la structure veut faire les choses par ordre de priorité. Selon lui pour avoir une piste il faudrait plus de licenciés et plus de clubs : « et plus il y aura des évènements et des manifestations. Ce sera plus intéressant. Tant que l’on attendra un évènement tragique et dire il faut créer une piste, elle ne verra pas le jour concrètement. On entend le même refrain à chaque fois. Ensuite les plus jeunes sont dessus car il n’y a rien qui voit le jour. Il y a un réel potentiel de ce sport. Nous à Yana run shoot, nous avons pour objectif de développer une nouvelle discipline en Guyane : le départ arrêté pour les maxis scooters et aux motos ». Selon ce dernier, il y a un manque de communication. En effet, les médias ne mettent pas assez en avant les sports mécaniques.
En attendant le vrai circuit deux roues, des courses tolérées par la préfecture mais… À vos risques et périls
Conscient de la situation et après plusieurs réunions à la préfecture avec les acteurs des deux roues, le service de l’État a autorisé la soixantaine de licenciés de Guyane à se réunir les dimanches. Il peuvent se réunir sur une portion de la route de Cabassou à Cayenne sur une distance de 200 à 300 mètres maximum. Un lieu fermé hors circulation en attente d’un circuit règlementé. Problème, cette portion ne respecte pas les normes de sécurité permettant un départ arrêté. Des accidents et même un mort s’est déjà produit sur cette voie. Pire encore, si la piste de Cabassou est une alternative, la Préfecture se dédouane de toute responsabilité.
Une situation qui exaspère Louis Prosper, l’actuel président de la FFMC (Fédération Française des motards en colère). « L’État nous a fait comprendre qu’un circuit deux roues en Guyane, en l’état actuel des choses n’était pas une priorité. C’est un projet mais ce n’est pas budgétisé ». Avant de poursuivre « je suis président le FFMC depuis 4 ans, nous sommes un peu les oubliés de la République, nous n’avons quasiment rien, c’est toujours de la débrouillardise, toujours en mode illégal. Tout ce que nous avons pu obtenir c’est la signature de cette piste de Cabassou. Mais s’il arrive quelque chose, la préfecture n’est responsable de rien du tout, c’est comme si c’était une course sauvage ». Nous n’avons pas pu joindre le département de la sécurité routière de la préfecture.
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