Chute des PV sur la route dans les DROM : comment l’expliquer ?

Par Frederic Olivieri | Le 15/12/2025 | Actu | Conseils

A quoi est liée cette baisse des PV routiers ?

En 2024, près de 2,5 millions de PV en moins ont été dressés en France. Une chute de 8,6% qui interpelle, d’autant que les radars automatiques, souvent à l’arrêt ou vandalisés en Outre-Mer, ont largement contribué à cette baisse. Dans les DROM, où plusieurs équipements ont aussi été détruits ou masqués, cette tendance est particulièrement visible. Mais au-delà du vandalisme, c’est tout le système de verbalisation qui semble en pleine mutation. Décryptage…

Moins de radars opérationnels, plus de tolérance en Outre-Mer ?

L’année 2024 a marqué un tournant dans le contrôle routier : seulement 27,5 millions d’infractions ont été enregistrées, contre plus de 30 millions les deux années précédentes sur tout le territoire.

En cause ? Principalement la chute du nombre d’excès de vitesse relevés par les radars automatiques, passés de 16,5 millions à 13,9 millions. Soit une baisse de 15% malgré l’installation de nouveaux appareils.

Cette dégringolade s’explique surtout par le vandalisme massif des radars, souvent pris pour cible lors de mouvements sociaux. Tagués, brûlés ou bâchés, nombre d’entre eux sont restés hors service durant des semaines. Résultat : parmi les 3 400 radars consultables publiquement, leur taux de disponibilité a chuté à 81%, contre 88% en 2023.

Dans les DROM, le phénomène n’est pas anodin non plus. En Martinique, plusieurs radars fixes ont été incendiés ou vandalisés, notamment sur les axes les plus fréquentés. Ces dégradations rendent difficile le suivi des infractions et réduisent l’efficacité des contrôles, au grand dam des autorités locales.

Des radars qui ne fonctionnent plus, mais des délits en hausse…

Si les radars ont « moins flashé« , les infractions graves, quant à elles, progressent. Pour la première fois, plus d’un million de délits routiers ont été constatés en 2024.

Parmi eux, près de 195 000 véhicules non assurés, 38 000 conduites sans permis, et 236 000 délits de fuite, en hausse de 35%.

Un constat inquiétant, surtout dans les territoires insulaires comme la Réunion ou la Guadeloupe, où les véhicules sans assurance auto représentent un véritable fléau. Les contrôles restent pourtant limités, faute de moyens techniques équivalents à ceux de l’Hexagone.

Stationnements dangereux et fautes de conduite : la nouvelle priorité ?

Si les excès de vitesse ont baissé en Outre-Mer, d’autres comportements problématiques ont pris le relais. Les stationnements dangereux et les fautes de conduite représentent désormais une part importante des contraventions.

En 2024, sur tout le territoire, 7,6 millions de PV concernaient des stationnements gênants ou dangereux (soit +4 %), et plus de 2 millions d’infractions relevaient d’un usage inadapté du téléphone, d’un franchissement de feu rouge ou de la circulation sur une voie réservée.

Ces infractions, souvent relevées manuellement par les forces de l’ordre ou les polices municipales, compensent partiellement la baisse des « flashs » automatiques. Dans les DROM, où les centres-villes sont denses et les places de stationnement limitées, ces contraventions sont monnaie courante, notamment en Guadeloupe ou à Mayotte.

L’effet des « petit excès » : la fin du retrait de points…

Autre facteur expliquant la baisse des PV : la fin du retrait de point pour les petits excès de vitesse de moins de 5 km/h. Cela a pour conséquence de voir certains conducteurs lever un peu le pied, mais sans réelle crainte d’une sanction lourde. Selon les chiffres de 2024, ces « petits excès » représentent plus de la moitié des infractions urbaines, notamment chez les véhicules utilitaires et les poids lourds.

Cette réforme a pu modifier les comportements, mais aussi réduire la motivation des automobilistes à contester leurs amendes, entraînant une baisse globale du nombre d’avis de contravention émis.

Des pertes financières pour l’État

Moins de PV, c’est aussi moins de recettes pour les caisses publiques. En 2024, les radars ont rapporté 658 millions d’euros, contre 769 millions prévus. La dégradation des appareils a donc coûté 111 millions d’euros à l’État.

Les amendes électroniques, constatées par les forces de l’ordre, ont en revanche permis de compenser partiellement ces pertes, portant le total à plus de 2 milliards d’euros d’amendes perçues.

Mais cette manne reste fragile, car si la disponibilité des radars continue de baisser, le financement de leur maintenance, souvent très coûteuse dans les DROM, deviendra difficile à assurer.

Pour rappel, réparer un radar incendié peut coûter jusqu’à 200 000 euros, et les auteurs de dégradations risquent jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende.

Une politique de contrôle à repenser pour les DROM ?

Dans les territoires ultramarins, la réduction des contrôles automatisés interroge. En Martinique, la plupart des radars fixes sont hors service depuis plusieurs mois. En Guyane et à Mayotte, le réseau routier en pleine expansion reste difficile à surveiller, notamment dans les zones périurbaines.

Cette situation pose le problème d’une hausse du sentiment d’impunité sur les routes, mais aussi une baisse de la prévention routière, faute de visibilité des sanctions.

Les autorités locales misent désormais sur des opérations ciblées, avec des contrôles de nuit, des dépistages d’alcool et de stupéfiants, et le renforcement des patrouilles sur les axes les plus accidentogènes. Une approche plus humaine, mais aussi plus coûteuse à long terme.

À retenir

  • Le nombre total de PV a chuté de 8,6% en 2024, soit 2,5 millions de contraventions en moins
  • Les radars automatiques, souvent vandalisés, ont perdu 7 points de disponibilité en un an
  • Les délits graves (conduite sans permis, non-assurance, délits de fuite) dépassent désormais le million de cas
  • Le stationnement dangereux et les fautes de conduite progressent

Dans les DROM, notamment en Martinique, plusieurs radars sont hors service, limitant l’efficacité du contrôle routier

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