En Guyane, la passion de la vitesse de père en fille
Par Suzie El-Andaloussi | Le 30/08/2021 | Sports mécaniques

Leodate Mathieu a été la première femme pilote de rallye en Guyane. Une passion héritée de son père qu’elle partage en famille.
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Ce samedi matin, Leodate est venue dans l’atelier du garage Somuva, superviser les réglages sur sa voiture. La C2, rutilante, est presque terminée. Elle la couve des yeux « je vous présente ma voiture, mon nouveau bébé… annonce-t-elle emplie de fierté, elle n’est pas vraiment nouvelle en réalité mais elle vient d’être repeinte entièrement en rouge, et il ne lui manque que quelques pièces pour la première manche dans moins d’un mois ».
La jeune pilote a participé à sa première course en 2016. Elle est alors la première femme dans le rallye guyanais. Elle en garde un souvenir amer… elle perd une roue le samedi dans l’épreuve à Sinnamary et ne termine pas sa course. Le lendemain, la fatigue et le stress prennent le dessus… encore aujourd’hui elle regrette sa petite sortie de route.

Pilote, fille de pilote
Mais il en faut plus pour décourager la jeune femme, bien décidée à se faire une place dans cet univers plutôt masculin. Il faut dire qu’elle a grandi au milieu des voitures et a été bercé par les récits de son père, ancien pilote de rallye. Monsieur Léonce Mathieu, dont la société de transport est aujourd’hui sponsor de l’équipage de sa fille, a mis en place « la relève ».
« Je baigne dans l’univers du racing depuis toute petite, je me rappelle de mon père qui participait aux courses… et j’ai toujours aimé la vitesse, j’adorais les films « Fast and Furious, s’amuse-t-elle, alors dès que j’ai pu, j’ai appris à piloter ».
La conduite, une affaire de famille
Pour suivre les traces de son père, la jeune femme s’entoure de précieux soutiens. Elle forme un premier binôme avec une référence, Jean-Marie Bardoux, multiple champion de rallye en Guyane. Mais aujourd’hui son co-pilote n’est autre que son petit frère de 18 ans, Ludrys.
L’unique équipage mixte inscrit cette année a bien l’intention de prendre le départ de toutes les manches, malgré le coût (en plus de sa licence annuelle à 200 euros, chaque engagement lui coute 285 euros). La jeune guyanaise de 27 ans se perfectionne en prenant des cours de pilotage avec Patrice Poidevain, ancien pilote de rallye également.

L’enivrement de la vitesse
Dans la vie, la jeune femme est douanière mais la conduite est sa passion. Il n’est pas question d’avoir peur, seulement de prendre du plaisir. « Quand j’entends le compte à rebours avant le départ, je suis un peu stressée mais je suis surtout contente, j’adore cette sensation, cette excitation. Quand j’enfile mon équipement, ça me donne des frissons, je suis fière…».
Elle a hâte de prendre le départ, et espère que la situation sanitaire permettra au public d’assister aux épreuves. Le quartier Balata est un de ses tracés favoris « on est plus proche du public, on passe plusieurs fois devant les supporters. On se sent porté par les encouragements, les applaudissements ».
Montée une fois sur le podium, Leodate confie cependant avec humilité « je n’ai pas l’ambition de terminer dans les premiers, il y a des pilotes très expérimentés qui participent… je suis surtout là pour m’amuser ! ».
La reprise des compétitions en Guyane est toujours en stanbye, mais Leodate n’est plus la seule femme pilote de rallye : au prochain départ, un équipage 100% féminin sera sur le circuit.
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