Dossier: La décarbonation, l’enjeu pour les Outre-mer (I)
Par Redaction | Le 01/11/2023 | Economie | Économie et politique | Environnement | Green
La décarbonation est un enjeu considérable, il l’est encore plus pour les Outre-mer qui cumulent les défis du continent à ceux de leur situation insulaire (ou quasi insulaire comme la Guyane). Voici le premier volet de notre dossier en 3 parties.
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Les Outre-mer sont-ils prêts pour affronter le choc de la décarbonation, qui, bien plus qu’une transition, est en réalité une véritable transformation ? On peut en douter. À moins de poser de nouveaux principes pour fonder la suite, qui feront de cette décarbonation, cet obstacle vertigineux et insurmontable, une chance.
Sommaire
Le contexte économique et social des outre- mer
À l’aune de l’ancien monde, celui que nous avons encore sous nos yeux et qui a profité, avec une certaine ivresse, d’une énergie fossile immensément disponible, on peut évaluer la situation économique et sociale de chacun des territoires des Outre-mer. Le moins que l’on puisse dire – peut-être en mettant à part Clipperton – c’est qu’elle ne comble pas les attentes de leurs habitants, et encore moins les promesses d’un rattrapage par rapport aux départements hexagonaux.
Les rapports successifs de l’IEDOM donnent des chiffres avec le langage feutré d’une banque centrale déléguée, et l’INSEE rappelle, par exemple, que la grande pauvreté est 5 à 15 fois plus fréquente dans les départements et régions d’Outre-mer qu’en France hexagonale.
Cette situation économique et sociale suscite frustrations, colère, anxiété, sentiments d’injustice, voire d’abandon, et ce paradoxalement malgré des efforts immenses de l’État pour compenser les écarts avec la France hexagonale, et malgré l’audace entrepreneuriale de beaucoup d’Ultramarins qui ont su relever les défis de l’insularité et de l’éloignement.
Evolution du mix énergétique
Pour autant, cette comparaison hexagone / Outre- mer trop souvent défavorable est déjà obsolète, car nous sommes déjà dans un monde totalement nouveau. Les écailles nous sont tombées des yeux, notre aveuglement de l’ancien monde, dopé aux énergies fossiles, sera fatal à bien des limites planétaires , dont celle du climat. Mais la prise de conscience est là.
Ce monde totalement nouveau, en germe, c’est celui qui a déjà commencé à s’affranchir des énergies fossiles et continuera de s’en affranchir massivement. Il est loin, très loin d’être en place, mais il est palpable que ce n’est qu’une question de temps, et sans doute de vitesse, si l’humanité veut y trouver un présent et un avenir.
Plus que d’une transition, c’est d’une transformation dont il s’agit : notre mix énergétique primaire comprend plus de 80 % d’énergies fossiles et s’en passer n’est pas une simple substitution par une autre énergie miraculeuse, ni juste une transition, c’est une véritable transformation, qui va rebattre les cartes pour les Outre-mer.
Les Outre- mer face au défi de la transformation énergétique
Les Outre-mer sont-ils bien armés pour cette transformation ? Pas du tout, si l’on en croit les chiffres actuels. L’ampleur du défi, déjà colossal sur le continent, l’est encore davantage dans les Outre-mer français insulaires (ou quasi insulaires pour la Guyane).
Ce ne sont pas des PPE ambitieuses avec une réussite inégale (et surtout, qui traduisent déjà un énorme retard pour certains territoires) qui changeront la réalité. Car les Outre-mer additionnent (et parfois multiplient) les défis (pharaoniques) du continent avec ceux propres à l’insularité, à la fois spécifiques et structurels : éloignement des sources d’approvisionnement, zone non interconnectée (ZNI) pour l’électricité, exposition accrue au changement climatique, biodiversité exceptionnelle à préserver et même à valoriser, et économie fortement carbonée.
Décarboner ne signifie pas seulement régler le sujet de l’énergie électrique avec des énergies renouvelables – encore qu’il s’agisse là d’un enjeu considérable, où tout le génie entrepreneurial doit s’exprimer pour développer le photovoltaïque, l’éolien en mer, la géothermie, l’hydraulique, la méthanisation etc. –, il faut aussi intégrer la question de l’ensemble des domaines impactés par la décarbonation : il faut donc y inclure la mobilité (terrestre, maritime et aérienne), l’alimentation, l’industrie locale et le bâtiment.
Retrouvez ici les 2 autres volets de notre dossier en 3 parties:
- AGENDA : Sports Mécaniques Outre-mer – OCTOBRE 2024 - 03/10/2024
- Lettre à un ami « climato-réaliste » - 02/10/2024
- Top 2024 des marques automobiles préférées des guyanais - 02/10/2024
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