Avec Mathieu Girard, la Guyane au départ du Dakar !
Par Emmanuel Rolland | Le 12/12/2023 | Actu | News | Passion auto / moto | Sports mécaniques
A 38 ans, Mathieu Girard s'apprête à devenir le premier Guyanais à disputer le mythique rallye Dakar en janvier prochain. Le résident de Matoury, qui disputera l'épreuve au guidon d'une KTM Replica Factory préparé par l'équipe Nomad Racing, est paré pour affronter les dunes d'Arabie Saoudite dans un peu plus d'un mois.
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Le résident de Matoury, qui disputera l’épreuve au guidon d’une KTM Replica Factory préparé par l’équipe Nomad Racing, est paré pour affronter les dunes d’Arabie Saoudite dans un peu plus d’un mois.
Chez les Girard, la moto a toujours fait partie de l’ADN de la famille. Mathieu – et son frère Jumeau François -, ont attrapé le virus par leur père. Une passion qui ne les a jamais lâchés.
« La moto, ça date vraiment depuis nos 10 ans, en 1995 », a expliqué Mathieu Girard à Oovango. « C’est notre papa qui nous a fait goûter ça, ensuite il a vite été difficile de s’en passer. On a vraiment commencé à en faire en Guyane de façon plus soutenue à partir de 1998. Puis, à partir de 2005, j’ai commencé à effectuer des stages de pilotage chez Prostage, en Picardie, pour progresser. »
Si les débuts furent difficiles face aux spécialistes locaux, les progrès n’allaient pas tarder à se concrétiser.
« A mes débuts en métropole en Nationale 125, je ne me qualifiais même pas lors des épreuves de championnat de France. On a continué à s’entraîner avec mon frère François. On a au passage découvert notre premier hiver complet là-bas, nous qui vivons en Guyane depuis l’âge de… un mois. Nous avons progressé, et rivalisé avec les meilleurs pilotes de Ligue de Picardie. Jusqu’à terminer sixième du National MX1 en 2010. Puis l’opportunité s’est présentée de revenir en Guyane pour gérer une piste de karting. »
Sommaire
Un déclic dans le désert d’Oman
Mais, en plus de son activité de gérant de piste de karting – à Macouria -, Mathieu Girard n’a pas lâché sa passion pour la moto.
« Après avoir être rentré chez moi en Guyane, j’ai continué à faire de la moto, en mode enduro dans les chemins », continue-t-il. « Mais je ne me revoyais plus faire des courses comme à l’époque du MX1 avec quarante pilotes au départ. Le déclic pour les grands espaces s’est fait en 2021 lors d’un séjour à Oman avec ma femme. Nous sommes partis dans le désert sur un 4×4, et j’ai découvert tous ces paysages magnifiques, et je m’imaginais parcourir ce genre de terrains en moto. »
« Il fallait que je fasse quelque chose dans ce sens. Le Dakar est une épreuve qui m’a toujours intéressé, j’ai voulu me lancer dans ce challenge. D’autant que la notion de rallye-raid est quelque chose qui correspond à mon tempérament : je suis plutôt timide et solitaire. Et c’est parti comme ça… depuis décembre 2021, on a travaillé dur pour être au départ. »
Un ticket pour le Dakar validé… au Maroc
Avant cela, il fallait gagner son billet pour le Dakar en disputant une épreuve de rallye-raid. Ce fut choisi fait en novembre 2021, lors du Rallye du Maroc, où Mathieu Girard surmontait tous les pièges pour rallyer l’arrivée, et se terminait le 28 e dans sa catégorie Rallye 2.
Le motard guyanais se remettait une nouvelle fois dans le bain en disputant à nouveau le Rallye du Maroc il y a quelques semaines, en guise de répétition générale.
« Cela m’a permis de me remettre dans le bain, pour revoir toute la navigation, et voir aussi où j’en étais physiquement. Et j’ai pu aussi me situer par rapport à la concurrence, puisque ce sera quasiment le même plateau sur le Dakar. Sauf que, au lieu de cinq jours de cours comme au Maroc, ce seront 12 journées de cours qui nous attendent en Arabie Saoudite ».
Après un départ le 5 janvier du site d’Alula, à l’ouest du pays, les concurrents sont en effet attendus sur les bords de la Mer Rouge, à Yanbu, le 19 janvier, après un parcours des plus exigeants.
« C’est l’endurance qui va falloir mettre en avant », poursuit Mathieu Girard « Il faudra être prudent, appliqué sur la navigation, et bien évidemment ne pas tomber. L’objectif est surtout d’aller au bout, même si le parcours est plus que costaud, avec notamment les trois premières étapes qui seront tout de suite très longues. »
« Ce n’est pas parce que l’on vit en Guyane qu’il ne faut pas rêver grand »
Pour se lancer dans cette aventure, Mathieu Girard est associé à Nomad Racing, qui prépare sa KTM Replica Factory pour l’épreuve. Il peut également compter sur le soutien de sa famille, et de ses amis, et de partenaires qui l’accompagneront dans ce périple unique au monde.
« Beaucoup de partenaires guyanais se sont montrés très motivés à l’idée de soutenir un pilote de la région pour participer au Dakar », se réjouit le motard. « Il y a énormément de potentiel dans de nombreux domaines, dont celui de la moto et de la compétition , mais on ne met pas nécessairement les choses en place pour progresser. A titre personnel, j’ai dû partir en métropole pour apprendre, mais l’objectif aussi de ma participation au Dakar est de montrer que ce n’est pas parce que l’on vit en Guyane qu’il ne faut pas rêver grand. Et sans ces partenaires, je ne disputerais pas le Dakar. Aujourd’hui, nous avons quasiment bouclé le budget. »
« Je dois également remercier mon épouse, qui m’a soutenu durant toutes ces années, et qui m’a énormément aidé dans la recherche de partenaires. »
Outre François, l’incontournable frère Jumeau, le champion de VTT Damien Laversanne sera également sur place pour prêter main forte à Mathieu Girard sur les bivouacs.
« Pour l’instant, je me sens confiant », conclut ce dernier. « Le Maroc était déjà costaud, mais avec le Dakar on entre dans une autre dimension. Je suis impatient, la moto a été remise à neuf pour ce rallye. Et on y va avant tout pour se faire plaisir ! »
Oovango suivra le parcours de Mathieu Girard sur le Dakar durant l’épreuve.
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