Radars sonores : risquent-ils d’arriver en Outre-mer ?

Par Redaction | Le 28/01/2022 | Actu | News

Le coût du bruit pour la société française s’élève à 147 milliards d’euros par an par l’ADEME (Agence de L’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie). Au sein de la zone dense francilienne, Bruitparif, un centre d’évaluation technique de l’environnement sonore en Île-de-France, estime que le bruit fait perdre près de 11 mois d’espérance de vie en bonne santé. Pour lutter en conséquence, le Ministère de la Transition Écologique opte pour une expérimentation de radars sonores sur 2 ans.

Radars sonores ou la lutte contre la pollution sonore…

« Afin de lutter contre cette nuisance, la loi d’orientation des mobilités prévoit l’expérimentation de la constatation des niveaux d’émissions sonores des véhicules par des appareils de contrôle automatique fixes et mobiles, également appelés « radars sonores ». » – Ministère de la Transition Écologique

L’expérimentation, qui durera 2 ans à partir de janvier 2022, s’établira dans 7 communes et établissements publics de coopérations intercommunales volontaires. Elle permettra d’identifier des solutions de contrôle, avant homologation, pour lutter contre les nuisances sonores provoquées par les véhicules.

Les 7 collectivités retenues selon 3 catégories distinctes :

Urbain

  • Métropole de Nice
  • Ville de Paris
  • Métropole de Toulouse

Périurbain (communes)

  • Bron
  • Villeneuve le Roi
  • Rueil Malmaison

Rural

  • Communauté de communes de la Haute Vallée de Chevreuse (CCHVC)

+ Le saviez-vous ?

Le premier radar sonore a été installé dans les Yvelines à Saint Lambert, en milieu rural. Ce radar de nouvelle génération, fonctionne comme un radar traditionnel. En cas de dépassement sonore, il enregistre la plaque et verbalise le véhicule concerné.

Une expérimentation en 2 phases, sans puis avec constatation d’infractions

Elle s’articule en 2 phases :

  • Dans un premier temps, des tests sur voirie en conditions réelles sans constatation d’infractions (phase 1, lancée début 2022). Ces tests permettront en outre de mettre en place des mesures pédagogiques visant à informer les citoyens.
  • Dans un second temps, une expérimentation en conditions réelles pouvant donner lieu à des contraventions ; phase 2, qui débutera après homologation des radars et s’achèvera au bout des 2 ans de l’expérimentation. L’infraction sera sanctionnée d’une contravention de 4ème classe, comme prévu par l’article R318-3 du code de la route. Cela correspond à une amende forfaitaire de 135€, minorée à 90€ en cas de paiement dans les 15 jours.

En fonction des résultats de l’expérimentation, des dispositifs de radars sonores pourront être déployés sur l’ensemble du territoire national si une disposition législative l’autorise.

…et les véhicules « trafiqués »

« Certaines nuisances sonores pourraient pourtant être limitées voire évitées, en particulier concernant le bruit des transports routiers. À ce titre, la sanction des nuisances sonores dues à une conduite utilisant le moteur à des régimes manifestement excessifs ou à des véhicules « trafiqués » est une demande constante des riverains des axes routiers et des villes denses, souvent victimes de nuisances sonores qui peuvent avoir un impact, à long terme, sur la santé (notamment des troubles du sommeil). » – Ministère de la Transition Écologique

Bien entendu, avec l’installation de ces radars d’un nouveau genre, le Ministère de la Transition Écologique entend sanctionner dès la seconde phase, les véhicules « trafiqués ». Par conséquent, le possible déployement de ces nouveaux dispositifs sur l’ensemble du territoire national devra se heurter à une criante passion pour les véhicules « bruyants » en Outre-mer.

+ Le saviez-vous ?

En outre, si un usager se rend responsable d’une opération visant à modifier ou à supprimer la capacité du silencieux à réduire les bruits émis au niveau de l’échappement, il sera sanctionné par une amende de 4ème classe d’un montant de 135 €, et son véhicule pourra être immobilisé.

Radars sonores et véhicules modifiés

Le nombre de pots d’échappements non homologués en partie responsable de cette pollution sonore semble en baisse constante. Mais, il suffit d’une minorité pour perturber la majorité. C’était le cas il y a quelques semaines au quartier Morne Morissot à Fort-de-France (Martinique). Des riverains excédés par des détonations produites par le moteur d’une voiture ; et ce, jusqu’à 3h00 du matin. D’ailleurs, un collectif s’est monté à Châteauboeuf pour alerter à plusieurs reprises les autorités, en vain.

Plus largement, le tuning, la customisation ou la préparation auto sont au coeur de cette problématique. En conséquence, quantité de questions émergent quant aux dispositions législatives qui seront prises. Seront-elles adaptées par territoire d’Outre-mer ? Qu’adviendra-t-il des préparateurs autos ? Quel niveau de décibels ne pas dépasser sans peine d’être en infraction ?

Selon l’arrêté du 13 avril 1972 relatif au bruit des véhicules automobiles, la limite sonore est fixée entre 69 et 89 décibel (dB) en fonction de la catégorie du véhicule ; véhicules agricoles compris.

Les radars sonores, menaces pour la culture populaire des bwadjaks ?

Au crépuscule du calendrier carnavalesque, les bwadjaks préparent leur entrée en scène. En effet, il s’agit là de la culture populaire. Des voitures pas comme les autres et directement liées au carnaval martiniquais.

Rénovées, transformées, et décorées spécialement pour l’occasion, ces voitures hautes en couleur sont aussi assez bruyantes. Des voitures qui pour certaines n’ont pas de vitres, de portes, de ceintures de sécurité, de plaque d’immatriculation, et surtout un pot d’échappement faisant beaucoup de bruit. Parfois elles peuvent être dangereuses, et c’est pour cette raison que ce type de véhicule a interdiction de circuler sur le réseau routier hors période carnavalesque. Dans la perspective d’un déploiement en Outre-mer, il est bienvenue de se demander : quel serait l’impact de l’implémentation de radars sonores compte tenu de cette dimension culturelle ?

Les motos et scooters dans les micros des radars sonores

La pollution sonore, nouvel enjeu de taille pour les constructeurs

Il s’agit absolument d’un enjeu majeur pour beaucoup d’acteurs professionnels. En effet, outre l’accidentalité qui stigmatise souvent les 2 roues, le bruit fait partie des principales critiques qui reviennent souvent. Les constructeurs l’ont bien compris et semblent vouloir faire silence.

Par exemple, Harley-Davidson, mondialement reconnue pour la sonorité typique de ces moteurs bicylindres. Pendant des années, les Harley-Davidson se vendent avec un stage 1, 2 ou 3 pour respirer davantage et apporter une bande son gratifiante. Mais cette période est révolue. La marque américaine a décidé de ne plus permettre le montage de ce type d’échappement. Les dernières productions de la Motor Company vont encore plus loin avec des limiteurs de régime lorsque la moto est sur sa béquille ou à l’arrêt. C’est le cas de la nouvelle Sportster S. Le géant américain a compris très tôt qu’il était dans le collimateur et a pris des mesures en conséquence, quitte à être impopulaire envers ses fans.

Se pose alors la question : l’esprit motard, restera-t-il intact ? De plus, ne serait-il pas là une porte ouverte vers l’achat de matériel non homologué ? 

Radars sonores et détections des usagers vulnérables

Nous pouvons citer aussi certains maxi scooters tel que le Yamaha TMAX qui revient très régulièrement dans les discussions. N’oublions pas que le bruit produit par les motos et scooters, permet d’attirer plus facilement l’attention des automobilistes. Ce qui améliore la sécurité des motards. En outre, les radars sonores n’interféreraient-ils pas avec la détection de motocyclistes ?

Les questionnements sont nombreux à mesure que les dispositifs se multiplient ; particulièrement pour nous ultramarins, fans de tuning. Il est certain que le sujet se fera entendre d’ici à ce qu’une décision à destination des Outre-mer aura été prise.

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