Algues sargasses : quel impact sur les véhicules aux Antilles ?

Par Aurélien Voirin | Le 12/08/2021 | Environnement

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Les algues Sargasses qui envahissent régulièrement les côtes de Martinique et Guadeloupe depuis 10 ans dégagent des émanations de gaz corrosifs qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur le parc automobile antillais. Une étude pilotée par un laboratoire en collaboration avec l’université des Antilles se penche sur la question.

Les algues sargasses

Les sargasses sont des algues brunes qui investissent depuis 2011 le littoral des Caraïbes. Ce qui constitue un véritable fléau écologique, économique et sanitaire. Provenant de la haute mer, elle s’échouent sur les côtes. Une fois mortes, elles entrent en putréfaction et les gaz générés peuvent présenter des dangers.

Pourquoi ce phénomène se produit-il ?

Ce phénomène est la conséquence d’une nouvelle organisation des courants marins parcourant l’Atlantique dans l’hémisphère nord. Irritant dès les plus faibles doses pour les yeux et les bronches si la durée d’exposition est importante, les vapeurs d’H2S et d’ammoniac produites par les sargasses peuvent aussi à plus forte dose se révéler asphyxiantes ; ce qui n’a heureusement jamais été le cas aux Antilles. En revanche, la corrosion accélérée du matériel métallique situé à proximité de ces algues est régulièrement constatée. Dès lors, il convient de s’interroger sur les éventuelles conséquences pour les véhicules et les infrastructures routières.

Les sargasses en Martinique et en Guadeloupe

Depuis leur apparition en 2011, les algues sargasses envahissent, chaque année, toute la région caribéenne. Ces territoires, dont la Martinique et la Guadeloupe sont régulièrement touchés par des échouements. Ceux-ci qui se produisent généralement de février à octobre.

Où trouve-t-on les sargasses en Martinique et en Guadeloupe ?

En Martinique c’est surtout sur la façade Atlantique que s’échouent les sargasses. Cependant, le fléau écologique touche de nombreuses plages de l’île. Le Robert une des communes les plus touchées, le Marigot, Le François, Sainte-Marie, Trinité et Basse-pointe sont aussi des communes dont les plages et ports de pêche sont particulièrement concernés. Le centre et le sud ne sont pas non plus épargnés ; puisqu’il est possible de voir des sargasses à Schoelcher et à Saint-Luce.

Quant à la Guadeloupe, les plages envahies sont celles qui sont orientées à l’Est du littoral, du Sud vers le Nord. C’est par exemple le cas pour les communes du Gosier, Petit Canal, Anse Bertrand, Saint François et Sant Anne à Grande-Terre. À Basse-Terre Capesterre-Belle-Eau, Petit Bourg et Goyage sont également des communes généralement impactées.

Les plages non touchées par les fameuses algues

En Martinique, sachant que la côte Atlantique est plutôt touchée, c’est alors la zone à éviter pour ne pas en croiser. Même si bien sûr, quelques autres plages sont touchées ailleurs sur l’île ; le phénomène bien moins fréquent.

En Guadeloupe, les plages de Grande-Terre sans algues sont en général celles qui font face à l’ouest. Elles sont donc à l’abri des courants de l’Atlantique. La côte ouest de Basse-Terre est elle aussi généralement préservée des Sargasses. Il est rare d’en rencontrer de ce côté.

Des effets de la corrosion visibles jusqu’à 6km des lieux d’échouages

Questionnée sur ce sujet, l’ingénieure référente sargasses Marine Marie-Charlotte de l’ADEME souligne aujourd’hui l’absence d’étude prouvant des effets corrosifs sur les infrastructures routières et les véhicules antillais, tout en reconnaissant néanmoins qu’il « est connu que le gaz H2S émis par ces algues peut sous certaines conditions impacter certains métaux. »

De son côté, Christophe Roos, chef du projet CORSAIR sur l’étude d’impact des émanations corrosives des sargasses précise : « Nous avons disposé sur plusieurs sites des coupons métalliques en acier, inox, cuivre ou zinc et l’on constate que la corrosion métallique provoquée par les embruns s’attaque lentement à la plupart des métaux jusqu’à 600m du littoral. Mais on a découvert parfois aussi sur le cuivre une corrosion noire inexpliquée jusqu’à 6km des lieux d’échouages des algues. Or le cuivre est peu sensible aux attaques des embruns salés et cette couleur évoquerait une oxydation en sulfure de cuivre, ce qui pourrait être une conséquence visible des émanations d’H2S issues des sargasses. »

Si cette hypothèse se vérifiait, les circuits électroniques des véhicules antillais ne seraient pas épargnés par les sargasses, sauf à concevoir une protection efficace tel un vernis par exemple. C’est précisément l’objet d’un autre volet du projet CORSAIR où les équipes martiniquaises du Laboratoire Matériaux et Molécules en Milieu agressif (L3M) étudient la mise au point d’une solution protectrice à base d’inhibiteurs de corrosion naturels (issus de plantes locales) qui serait appliquée par exemple sur les carrosseries ou sur les circuits imprimés pour les protéger de toute agression chimique extérieure.

Rendez-vous pris en fin d’année 2023 pour évaluer la réalisation de cette mise au point.

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