Voici Corleo : une moto à 4 pattes, façon Kawasaki

Pour Kawasaki, l’avenir de la mobilité repose sur 4 pattes, et non pas sur 2 roues. C’est en tout cas ce que laisse penser le prototype conceptuel que le géant japonais a présenté à l’occasion de l’exposition universelle d’Osaka.

Pour faire bonne figure, à l’occasion de l’exposition universelle qui a lieu au Japon jusqu’en octobre prochain, Kawasaki n’a pas lésiné sur les moyens. L’industriel japonais, surtout connu pour son activité dans le domaine de la moto mais aussi de la robotique, a présenté sa vision de la mobilité à l’horizon 2050. Appelée Corleo, cette vision est une sorte de robot. A mi-chemin entre un cheval et une moto, il semble tout droit sortie d’un manga. À la place des deux roues, on retrouve donc 4 pattes qui lui confèrent une mobilité saisissante.

Côté propulsion, on retrouve un moteur à hydrogène de 150 cm3, dont les réservoirs sont situés à l’arrière. L’électricité produite par le moteur permet d’alimenter les 4 pattes de manière totalement indépendante. Pour le contrôler, pas de guidon, de volant ou autre joystick : le robot réagit aux mouvements du corps du pilote. Il ajuste alors son équilibre et sa direction, comme pour diriger un cheval.

Afin d’assurer un contact efficace avec le sol, le robot est équipé de sabots en caoutchouc qui s’adaptent à tout type de terrain. Ils absorbent en effet les irrégularités du sol. Si Kawasaki a indiqué s’être inspiré du loup pour réaliser ce concept, difficile de ne pas y voir les traits d’un cheval. Dans tous les cas, cette vision apparaît nettement plus flatteuse que le robot Ibex. Présenté en 2022, il ressemblait vaguement à un bouquetin cybernétique. 

Rendre accessible l’inaccessible

Dans les faits, le Corleo de Kawasaki n’est qu’un prototype conceptuel. Les prototypes de travail de l’entreprise sont encore loin des capacités du robot de la vidéo de présentation. Malgré tout, cette vision futuriste laisse entrevoir un futur plus vert grâce à l’utilisation de l’hydrogène. Toujours plus accessible et confortable, la robotique y aurait une place bien plus importante qu’aujourd’hui.

Comme le montre la vidéo de présentation de ce prototype conceptuel, il semble bien que le offroad soit le terrain de prédilection de ce destrier métallique. Et pour cause, s’il est difficile de faire plus efficace que la roue sur un terrain parfaitement carrossé, il en va autrement dès que l’on sort des routes ou des chemins. Si le tout-terrain jouit d’une popularité très élevée, le Corleo pourrait faire passer cette discipline a une toute autre échelle. Il rendrait accessible presque tous les décors les plus difficiles à atteindre. Outre le loisir, on pourrait imaginer qu’un tel engin permette de faciliter le transport de charge ou encore l’intervention de secours dans des zones difficiles d’accès.

La marche, défi colossal de la robotique actuelle

Néanmoins, pour passer des images de synthèse proposées par Kawasaki à la réalité, la route est encore (très) longue. Si les robots sont largement démocratisés, en particulier dans les usines, leur mobilité reste problématique, en particulier la marche. Si un robot quadrupède est plus stable qu’un bipède, il doit sans cesse gérer avec des phases de déséquilibre partiel. Ainsi, un bon fonctionnement nécessite une synchronisation parfaite de chaque “patte”, et une adaptation immédiate au type de sol rencontré ou aux éventuels obstacles, en particulier lorsque l’allure est soutenue. 

De nombreux constructeurs, et de nombreuses équipes de recherche travaillent activement à rendre efficace la marche pour les robots. Les résultats sont de plus en plus prometteurs. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour sur le site de Boston Dynamics. Néanmoins, soyons rassurés, la moto a encore de longues années devant elle avant de se faire remplacer par un cheval d’acier.

Enfin, la propulsion à hydrogène reste un point d’interrogation. De nombreux constructeurs s’y essaient. D’ailleurs Kawasaki fait partie de ces précurseurs, et a présenté, l’année dernière, un prototype de H2 roulant à l’hydrogène. Néanmoins, ce combustible est très difficile à stocker. L’une des solutions envisagées consiste à le stocker sous sa forme liquide, mais cela nécessite de le maintenir à une température de -253°C !

Pour essayer ce robot extra-ordinaire, rendez-vous en 2050, année à laquelle Kawasaki entend commercialiser cette moto à quatre pattes.