Ces territoires qui misent sur l’hydrogène-énergie

Par Redaction | Le 26/08/2021 | Environnement

« L’hydrogène, ce n’est pas nouveau mais cela pose encore beaucoup de questions », introduit Mikaa Mered, le secrétaire général de la chaire Outre-mer à Sciences-Po et modérateur de la table ronde.  

Sa première utilisation remonte à la fin du XVIIIe siècle, en France, où il servait à éclairer les villes et notamment Paris. La voiture à hydrogène non plus n’est pas récente. La première du genre est française et date de la fin du XIXeme siècle. On connaît l’histoire : après de terribles accidents de dirigeables, l’énergie tombe en disgrâce.

L’hydrogène, c’est l’élément gazeux le plus commun au monde. On le retrouve notamment dans l’eau, mais pour en faire de l’énergie, il doit être transformé. Actuellement, les techniques pour transformer l’hydrogène en énergie consomment majoritairement des matières fossiles mais sa fabrication peut aussi être obtenue sans rejet de CO2, via l’électrolyse ou la décomposition de biomasse.  

Le Maroc se positionne 

Fort de ces technologies dites propres, l’hydrogène revient dans le débat notamment pour ses valeurs environnementales : on peut produire cette énergie de manière entièrement décarbonée. D’ailleurs, le Maroc vient tout juste de présenter un plan d’envergure pour structurer la filière : formation, recherche et développement et investissement industriel. Au cœur du plan, un projet de centrale de plus de 850 M$ « pour mettre en place un environnement favorable au développement de la filière », précise Saïd El Hadi, président directeur général de Nareva, le géant de l’énergie au Maroc. 

Des opérateurs privés misant sur l’hydrogène au Sénégal, Maroc, Cameroun, Côte d’Ivoire, Luxembourg et Belgique à Longchamps à la REF 2021 – Crédits ED

Ce positionnement stratégique résulte “de la baisse des coûts de la matière première”, c’est-à-dire que l’électricité d’origine solaire ou éolienne coûte moins cher avec de grandes « perspectives de développement régional et intercontinental », poursuit-il. Le Royaume d’Afrique du Nord voit loin : il a lancé un programme de coopération sur le sujet avec… le Chili, en Amérique Latine ! 

A ses côtés, Ahmadou Bakayoko ne va pas le contredire. L’ivoirien, directeur général de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), évoque les « chaines de valeurs » à définir pour structurer la filière dont l’enjeu principal est de « produire en respectant les objectifs environnementaux ». En rappelant que la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 décrétée par la COP21 en 2015 est « une mission quasi impossible », il exhorte l’ensemble des acteurs internationaux à s’affranchir « d’un raisonnement sur les filières d’excellence de chacun » mais bien de réfléchir au développement global. L’ensemble des intervenants de cette table ronde valident ce vœu pieux : « Il faut développer d’autres axes que le seul franco-allemand sur le sujet », abonde le belge Georges Rassel, président-directeur général de Paul Wurth, le leader mondial des électrolyseurs. « A chaque fois qu’il y a eu des ruptures technologiques, cela s’est fait au niveau des Etats avec l’appui des entrepreneurs », rappelle Eric Mansuy, directeur général d’Eneo, l’opérateur d’énergie au Cameroun. 

« Tout le monde doit se conformer aux ambitions » 

Abdou Aziz Fall

Sur le sujet, le Sénégal semble se positionner comme un pays importateur de cette énergie facilement transportable car elle peut s’adapter aux moyens déjà en place : pipelines ou transport maritime sans bouleversement technologique. Abdou Aziz Fall, Conseiller Spécial du Directeur Général de SENELEC, l’opérateur d’énergie du pays évoque un double challenge, l’acheminement des énergies et la cohérence internationale : « tout le monde doit se conformer aux ambitions de la filière », résume-t-il.

La Guyane leader 

L’Outre-mer n’a pas été évoqué dans cette table ronde dédiée aux pays francophones, mais le sujet est pourtant bien stratégique pour les territoires. C’est la Guyane qui est particulièrement en avance avec la mise en service prochaine de la centrale de l’Ouest Guyanais, qui promet d’être le plus grand centre de stockage d’hydrogène au monde. « C’est dans les endroits où le MWh coûte 300 euros que cette technologie, qui est connue depuis cent ans, devient rentable », rappelait en mars dernier à l’Usine Nouvelle Julien Touati, responsable du fonds Meridiam Transition co-investisseur du projet de 90M€. « L’hydrogène promet d’accélérer le secteur des énergies renouvelables et de décarboner les usages les plus polluants mais aussi de poser des débats géopolitiques fondamentaux pour l’avenir de la géopolitique de l’énergie », conclut Mikaa Mehed, qui vient d’écrire un essai sur les enjeux économiques et géopolitiques de l’hydrogène*, incitant les décideurs et le grand public à s’intéresser à l’hydrogène-énergie.

* Hydrogène, Enjeux économiques et géopolitiques –  Mikaa Mered (Auteur) à paraître en janvier 2022 Essai (broché) chez PUF – 304 p.

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