Vols de deux-roues, un fléau à Mayotte

Par Nora Godeau | Le 01/12/2021 | Actu

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Si les vols de voitures sont très rares sur l’île au lagon, il en va tout autrement pour les deux roues. Petits scooters ou grosses cylindrées, peu d’entre eux échappent aux mains expertes des voleurs. À tel point que plus aucun assureur de l’île n’accepte de les assurer contre le vol depuis le 1er mars 2021.

À cause de embouteillages monstres qui gangrènent l’île aux parfums, beaucoup de ses habitants préfèrent utiliser un deux roues. Un simple scooter 50 pour les petits déplacements en ville ou grosses cylindrées pour les amateurs de trips en brousse. Dans un cas comme dans l’autre, ce choix a un prix. Celui de risquer très fortement de se faire dérober son véhicule ! Les vols de deux roues sont en effet légions à Mayotte, contrairement aux vols de voitures. « Ici, les voleurs n’ont pas la technicité requise pour voler des voitures », nous explique un policier. Il en va malheureusement tout autrement des deux roues dont les délinquants locaux sont très friands !

Plus le deux roues est petit et plus le risque de se le faire dérober est grand ! Les scooters 50 sont donc les proies préférées des Arsène Lupin des véhicules et tout particulièrement les scooters Zip de chez Piaggio, très prisés à Mamoudzou pour leur capacité à se faufiler aisément entre les voitures. 

Plus d’assurance contre le vol de deux roues à Mayotte 

Il a toujours été compliqué de faire assurer son deux roues sur l’île aux parfums. Il y a 3 ans, un assureur de métropole, la Mutuelle des Motards pour ne pas le citer, s’y est risqué en englobant l’option « vol » dans son contrat « tous risques ». Bien mal lui en a pris puisque, en 2 ans, plus de 1 000 deux roues assurés par ses soins ont été dérobés. Il a donc décidé de stopper l’affaire à partir du 1er mars 2021. Toutefois, les personnes qui y avaient souscrit avant cette date ont le droit de conserver ce « privilège ». Les nouveaux arrivants doivent quant à eux être suffisamment vigilants pour éviter de se faire dérober leurs biens, les assureurs ne leur laissent guère le choix ! Ils ne sont pas fous…

Seule l’assurance « Prudence Créole » accepte encore d’assurer les grosses cylindrées « au cas par cas », nous a confié M’Zé Mogné Master, le responsable du contrôle interne de la gestion et de la réclamation au sein de cette entreprise. « Avant de prendre notre décision, nous vérifions le profil du client, ses équipements, la date de l’obtention de son permis, etc. », précise-t-il à notre oreille sidérée, tandis que notre cerveau se demande à quoi peuvent bien servir les assurances si elles ne couvrent pas le plus gros risque présent sur le territoire….

L’assureur de Prudence Créole nous confie également que, quelques années en arrière, beaucoup de vols de voitures avaient également lieu sur l’île, mais que le phénomène s’est mystérieusement arrêté pour faire place à des dégradations. Les « as » en la matière ont peut-être jugé que leur business serait plus lucratif sous d’autres cieux… D’autant que les voitures volées étaient rapidement retrouvées, car plus difficiles à dissimuler aux yeux des autorités. « En revanche, les vols d’auto-radio sont une véritable calamité, à tel point que les fabricants des voitures envoyées à Mayotte modifient leur technique afin que l’objet ne soit plus séparable du tableau de bord », nous révèle encore M’Zé Mogné Master. 

Comment se protéger des vols de deux roues ? 

Puisqu’il ne faut plus compter sur les assureurs pour se faire rembourser, quelques précautions d’usage s’imposent. Surtout si on souhaite utiliser un deux roues à Mayotte. Tout d’abord, systématiquement le garer la nuit dans un lieu clos fermé à clé. Un garage, une cour, tout peut faire l’affaire tant qu’un gros cadenas est posé sur le portail. Il faut également que ce dernier soit suffisamment haut pour décourager les voleurs. En effet, bon nombre de vols par « enlèvement » et passage au-dessus du portail ont été signalés…. Le mieux est donc d’arrimer en sus l’objet roulant à un point fixe à l’aide d’une grosse chaîne. Point n’est besoin de chaînes homologuées, puisque cette condition n’était exigée que par feus les assureurs. Mais il faut qu’elle soit suffisamment solide pour ne pas pouvoir être coupée d’un simple coup de cisaille. 

Quant aux sorties en deux roues, s’il n’y a pas grand-chose à craindre en termes de vols durant la journée, la nuit est une tout autre histoire ! S’il n’y a pas de lieu clos où garer votre véhicule là où vous partez en goguette, arrimez-le au moins à un point fixe. En effet, enrouler simplement une chaîne ou un anti-vol quelconque aux roues n’est pas suffisant. À Mayotte, les voleurs n’hésitent pas à soulever le véhicule !

Si vous avez de la chance, quelques témoins consciencieux viendront vous prévenir de la chose… à condition que votre véhicule soit garé dans un lieu passant et à une heure point trop indue ! Si cela s’avère impossible : préférez le covoiturage avec un ami ! Et même si toutes ces précautions sont respectées, un deux roues garé la nuit dans la rue s’expose toujours à un « désossage » en règle ! 

Que deviennent les véhicules volés ?  

Mayotte est le passage obligé de tous les immigrés comoriens souhaitant rejoindre la métropole. Une partie de ses immigrés clandestins obtiennent les papiers français. Une autre partie, en revanche, tombe dans la délinquance. Le trafic de deux-roues est alors une manne juteuse. Plusieurs filières spécialisées ont déjà été démantelées par la police et la gendarmerie. Mais d’autres subsistent malgré les recherches d’autant qu’il en naît régulièrement ! 

L’organisation des filières est simple : les voleurs sont chargés de dérober les véhicules entiers ou seulement les pièces. La marchandise est ensuite embarquée à bord des fameux kwassa-kwassas direction les Comores. Plus particulièrement Anjouan, l’île la plus proche, où elle est ensuite revendue. Si les autorités ne parviennent pas à retrouver votre véhicule dans les quelques jours (une semaine maximum) suivant le vol, vous pouvez donc généralement lui dire adieu ! Vous serez alors obligés d’en racheter un autre… qui fera de nouveau les délices de ces filières en cas de négligence de votre part ! A bon entendeur ! 

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