Sydney Fulbert : « Je rêve de passer derrière le volant »
Par Emmanuel Rolland | Le 07/05/2025 | Actu | News | Sports mécaniques

À seulement 23 ans, Sydney Fulbert s’impose dans le sport automobile en 2024 : champion de Guadeloupe des rallyes, copilote de Stéphane Nègre, et sur le podium avec Sébastien Loeb aux Grands Fonds. Retour sur une année exceptionnelle marquée par des débuts prometteurs et une passion inébranlable.
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A 23 ans seulement, Sydney Fulbert a vécu une première année faste en sport automobile en 2024 : champion de Guadeloupe des rallyes en tant que copilote aux côtés de son mentor Stéphane Nègre, champion des copilotes de l’archipel, le jeune homme du Moule peut également s’enorgueillir d’un podium partagé avec la légende Sébastien Loeb aux Grands Fonds. Il revient avec oOvango.com sur cette saison 2024 qui restera dans sa mémoire, lui qui se rêve sur le baquet de gauche dans le futur.
Sommaire
D’où vous vient cette passion pour le sport automobile ?
Le sport automobile, je suis tombé dedans depuis que je suis tout petit. Dès mon plus jeune âge même, puisque mon parrain, Régis Guicheron, faisait déjà du sport automobile. Il faisait notamment du karting avec Stéphane Nègre, il a fait un peu de rallye entre la fin des années 2000 avant de s’arrêter au milieu des années 2010, et j’ai grandi avec les belles histories qu’il avait à raconter, et les trophées qu’il a remportés.
Vos premiers pas en sport mécanique, c’était en karting…

Effectivement, le karting a été relancé en 2021 en Guadeloupe après une pause de l’activité, et c’est là que je me suis lancé dans la discipline, accompagné de mon parrain, le karting consistant l’une des meilleures écoles de pilotage.
Pour votre première saison complète en karting en 2022, vous avez rencontré un certain succès !
Sydney Fulbert au Trophée de la ville de Pointe-à-Pitre | crédit photo : DR
J’ai décroché mon premier podium au Trophée du Moule, chez moi, où j’ai terminé deuxième derrière Lilian Barrière, et devant Patrice Collet. J’ai signé aussi une belle performance au Trophée de la ville de Pointe-à-Pitre, où je terminé troisième derrière encore Lilan Barrière et Stéphane Nègre. Puis ma première victoire est venue sur le Grand Prix de la Ville de Baie Mahaut à Jarry. C’était une belle récompense après une saison où je me suis montré régulier.
Nouvelle campagne de karting en 2023, moins de réussite, mais une belle expérience au Mans…
Oui, je suis reparti en 2023 pour une nouvelle saison complète en karting, mais sans trop de succès, à part une deuxième place au Grand Prix de Jarry. Je suis resté sur la même monture, les autres ont évolué. Et forcément avec des rivaux qui ont un matériel plus performant, cela marche mieux pour eux, c’était plus difficile à suivre, même si on était quand même dans le match. Pour bien performer en karting, il faut être bien équipé, avoir une machine bien réglée, il y a les révisions à faire, plein de choses à suivre… c’est un ensemble de choses. Mais oui, cette année 2023, j’ai eu la chance de participer aux 24 Heures du Mans en karting avec le Caribbean Racing Team : une expérience incroyable !
Le karting, le circuit… cela vous a tenté d’aller plus loin ?
Evidemment, la F1 a toujours été un rêve, mais la réalité m’a très vite rattrapé. On a tous suivi des pilotes comme Lewis Hamilton ou Sebastian Vettel, mais je savais que pour moi c’était très compliqué. J’ai débuté trop tard déjà. On voit que les pilotes commencent le karting dès l’âge de six ans, en Métropole. En Guadeloupe, nous n’avons pas de structure pour nous exprimer, on roule sur des parkings, des circuits aménagés en pleine ville, on ne peut pas s’entraîner… C’est déjà une chance de pouvoir pratiquer le karting ici, mais on ne pourra jamais atteindre le niveau de quelqu’un qui a l’opportunité de s’entraîner régulièrement sur une vraie piste. Je me suis alors tourné vers le rallye, qui était beaucoup plus accessible.
Justement, comment s’est passé la transition vers le rallye ?

Très naturellement, grâce à Stéphane Nègre, qui dirige l’ASK Guadeloup’Kart. Avec Stéphane, notre relation est extraordinaire, il connaissait déjà mes parents, et ça a matché entre nous. Il m’a contacté une semaine avant le Rallye du Nord début 2024, et il m’a proposé d’être son copilote pour cette épreuve sur la Citroën Saxo VTS. Je tombais de haut, ce n’était pas possible à croire. Dans ma tête, je me préparais à suivre la course en tant que spectateur, et là je me retrouvais parmi les concurrents. J’étais super content. Il fallait quand même en faire part à mes parents, car c’est un sport à risque. Ils savaient que c’était quelque chose qui me tenait à cœur, ils m’ont donc encouragé. Et puis, ils savaient que je ne montais pas à côté d’un novice, mais avec un pilote qui possède une grosse expérience.
Comment s’est passé cet apprentissage express ?
Il fallait tout apprendre rapidement effectivement. Le Rallye du Nord est un petit rallye disputé sur une après-midi, c’était idéal pour commencer. Et Stéphane m’a accompagné, formé, expliqué comment cela fonctionnait. Il m’a donné beaucoup de conseils pour que je puisse apprendre rapidement. Il était vraiment dans l’accompagnement, c’était de la pédagogie, comme un professeur ! J’ai appris à prendre les notes, il y avait des codes à apprendre. Et puis être copilote ce n’est pas juste donner des notes justement. Il y a tout l’accompagnement à l’assistance pour la préparation du véhicule, l’organisation de l’équipe, des sponsors… c’est un travail d’équipe, toute une logistique mise en œuvre. Quand on regarde le résultat [3e, ndlr], c’est beau, mais les gens ne voient pas tout ce qui est mis en œuvre derrière, avec les mécaniciens, l’assistance… Et comme je suis quelqu’un d’assez curieux, je veux me mettre dans le bain à fond pour évoluer assez rapidement. En l’espace d’une semaine, j’avais ma licence, j’ai fait les reconnaissances puis le rallye… C’était une formation expresse.
Puis est arrivé le Rallye des Grands Fonds, un autre morceau !

Les Grands Fonds, c’était l’étape au-dessus, oui. J’avais deux fois plus de pression car c’était le rallye de l’année, je passais sur la Mitsubishi Lancer Evo IX avec Stéphane. Il y avait énormément de monde, de participants. Et puis évidemment passer de la Saxo à la Mitsubishi Lancer Evo IX, cela fait une grande différence, ce sont vraiment deux mondes à part. Malgré tout, on se sent en sécurité dans un véhicule comme la Mitsu, de par son environnement dans l’habitacle, qui est totalement différent d’une voiture de tous les jours.
Avec en plus la chance de partager l’affiche avec LA légende du rallye…
Eh oui, en plus, il y avait la venue de la légende Sébastien Loeb, c’était incroyable. C’était un véritable bonheur pour moi de participer à cette épreuve aux côtés de ce grand champion. En plus, on décroche la deuxième place et on a partagé le podium avec lui, c’était extraordinaire, je n’avais pas les mots. On a eu la chance qu’il vienne chez nous en Guadeloupe, c’était énorme, inoubliable.
Et la saison s’est conclue avec le Rallye National de la Montagne, avec une victoire, et un titre de champion de Guadeloupe !
Eh oui, ma première victoire en rallye… Et ce succès était accompagné du titre de champion, j’avais l’impression de vivre un rêve en accéléré, j’ai vécu beaucoup de choses en l’espace d’une
année. Stéphane m’a bien fait progresser en peu de temps, alors que j’étais novice dans la discipline.
Qu’avez-vous prévu pour 2025 ?
En raison des examens qui m’attendent [un BTS Banques et Assurances en alternance, ndlr], j’aurai beaucoup de travail ces prochains mois. Cela m’empêchera d’être disponible pour le rallye jusqu’au milieu de l’année. Mais pourquoi pas revenir en fin de saison, oui. En attendant, j’ai suivi Stéphane avec la Saxo sur la course de côte de Caféière.
Sydney Fulbert pilote, c’est pour quand ?
C’est vrai que c’est quelque chose qui me plairait bien sur le long terme, et qui me fait rêver. Chaque chose en son temps, mais cela reste dans un coin de ma tête.
Et quelle voiture serait idéale pour vos débuts au volant ?
Si je devais choisir la voiture qui pourrait me faire vibrer pour débuter en rallye, je choisirais la Citroën Saxo N2. Il s’agit pour moi du véhicule parfait pour débuter, et évoluer dans la discipline. Il est idéal pour apprendre les trajectoires, la mécanique du véhicule, et surtout pour rouler avec des coûts mesurés. Faire du rallye, c’est un budget, et commencer avec un véhicule de ce type sur une petite catégorie, cela peut être la solution, quitte plus tard à monter en gamme, en R2 par exemple. Il faut être réaliste, et ne pas se lancer à l’assaut du rallye au volant d’une WRC. L’idée c’est surtout d’exploiter le potentiel de sa voiture à fond.
En attendant, on vous retrouver en karting cette année ?
Oui, le karting ce n’est pas fini pour moi. Je pense reprendre normalement pour la course de Jarry au mois de juin, ou alors un peu plus tard à la mi-saison.
Vous y croiserez certainement Stéphane Nègre, une personne sans nul doute importante dans votre parcours ?
Sydney Fulbert et Stéphane Nègre | crédit photo : DR
Evidemment je ne peux que remercier Stéphane qui m’a offert cette opportunité incroyable. Il n’a plus rien à prouver en Guadeloupe, et il s’investit à fond avec les jeunes avec un vrai sens du partage de son expérience, je lui tire vraiment mon chapeau. L’autre personne importante est mon parrain Régis Guicheron, qui m’a transmis la passion du sport automobile. Je veux vraiment leur rendre hommage.
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