Contrôle technique annuel : qui est concerné par cette décision de l’UE ?

Depuis plusieurs semaines, l’annonce d’un contrôle technique annuel pour certains véhicules fait couler beaucoup d’encre dans les DROM. Mais à qui s’adresse réellement cette réforme européenne ?  Quels véhicules devront passer au contrôle technique chaque année plus précisément ? Voici un décryptage complet pour vous aider à y voir plus clair…

Une réforme européenne pour la sécurité routière et l’environnement

La Commission européenne a dévoilé, fin avril 2025, une proposition visant à renforcer le contrôle technique des véhicules dans tous les États membres, y compris les DROM.

L’objectif affiché est double, car cela ne vise pas qu’à améliorer la sécurité routière des automobilistes. En effet, cette réforme devrait permettre de réduire la pollution de l’air dans les territoires où le parc automobile est vieillissant, et où les conditions climatiques mettent les véhicules à rude épreuve comme en Outre-mer.

Cette réforme est très impactante, car jusqu’à présent, ce n’était qu’après la quatrième année de mise en circulation qu’un véhicule devait passer un contrôle technique tous les deux ans, quel que soit son âge.

La nouvelle volonté de l’UE est de rendre ce contrôle annuel pour les véhicules de plus de dix ans, une mesure qui concernera donc une grande partie des automobilistes dans les DROM où de nombreux véhicules affichent un âge avancé.

Quels sont les véhicules visés par la réforme ?

Si la réforme cible tous les véhicules particuliers, dont les voitures et camionnettes, de plus de dix ans, il convient de regarder plus en détail cette réforme…

Concrètement, si votre véhicule a été mis en circulation il y a plus de dix ans, il devra désormais passer un contrôle technique tous les ans, contre deux ans auparavant.

La réglementation précise que cela concerne :

• Les voitures à essence ou diesel de plus de dix ans
• Les camionnettes, y compris pour les professionnels, dès lors qu’elles dépassent également dix ans d’ancienneté
• Les véhicules électriques de plus de dix ans, qui devront également se soumettre à des vérifications spécifiques comme l’état de la batterie

Dans les DROM, où la durée de vie des véhicules est souvent supérieure à la moyenne nationale, cette réforme aura un impact direct sur de nombreux automobilistes.

Par exemple, en Martinique ou en Guyane, il n’est pas rare de croiser des véhicules de plus de dix ans, utilisés au quotidien pour les trajets domicile-travail ou les déplacements familiaux…

Des exceptions prévues pour certains véhicules

Si un très grand nombre de véhicules devrait être concerné par cette nouvelle réglementation, l’Union Européenne prévoit certaines exceptions.

Voici les catégories de véhicules que ce contrôle annuel n’affecte pas pour l’instant : 

• Les véhicules de collection, bénéficiant déjà d’un régime spécifique souvent mieux entretenus
• Les véhicules de chantier, ainsi que les engins agricoles ou professionnels comme les tracteurs
• Les véhicules autonomes, encore inexistants dans les DROM, mais qui pourraient à terme faire l’objet de contrôles encore plus fréquents selon les évolutions des constructeurs

Pourquoi ce durcissement du contrôle technique ?

Ce durcissement a soulevé beaucoup de questions de la part des automobilistes et des professionnels du secteur que ce soit en Outre-Mer ou ailleurs en Europe. Toutefois, l’UE se justifie en mettant en avant un véritable enjeu de sécurité routière et un objectif environnemental pour les années à venir.

Un renforcement de la sécurité sur la route

Les professionnels estiment que les véhicules de plus de dix ans présentent un taux de défaillances critiques nettement plus élevé lors des contrôles techniques, comme les freins usés, les amortisseurs fatigués, ou même une direction défaillante… Autant d’éléments qui, en cas de défaillance, peuvent entraîner des accidents graves.

Dans les DROM, où les routes peuvent être sinueuses, parfois déformées par les intempéries ou les conditions climatiques extrêmes, la sécurité des véhicules prend une dimension particulière. Un contrôle annuel devrait permettre de détecter plus rapidement les défauts majeurs et d’éviter la circulation des véhicules qui ne sont plus en état de circuler.

Une lutte plus directe contre la pollution de l’air

La lutte contre la pollution de l’air est l’autre grand pilier de cette réforme. Les véhicules anciens sont réputés pour être souvent plus polluants, notamment en raison de moteurs moins performants et de systèmes antipollution défaillants.

Là encore, le contrôle technique annuel intégrera des méthodes de détection plus avancées, capables de repérer les émissions excessives d’oxydes d’azote (NOx) ou de particules ultrafines.

La qualité de l’air étant un enjeu de santé publique dans les DROM, particulièrement dans les zones urbaines comme Fort-de-France ou Cayenne, cette mesure vise aussi à protéger les populations locales.

A retenir

• La réforme européenne impose un contrôle technique annuel pour tous les véhicules particuliers de plus de 10 ans, au lieu d’un contrôle tous les deux ans auparavant
• Cette mesure concerne les voitures essence, diesel, camionnettes, et véhicules électriques de plus de dix ans, avec des vérifications spécifiques pour ces derniers comme la batterie
• Certaines catégories restent exemptées comme les véhicules de collection, les engins agricoles et les véhicules de chantier
• L’objectif principal est d’améliorer la sécurité routière en détectant plus rapidement les défaillances critiques fréquentes sur les véhicules anciens
• La réforme vise aussi à réduire la pollution de l’air, un enjeu à ne pas négliger dans les DROM, en renforçant les contrôles sur les émissions polluantes des véhicules