Cet ancien de Tesla vient de lancer une moto électrique à seulement 1000€

Par Kevin Champeau | Le 11/07/2025 | Moto | Passion auto / moto

La marque Zeno ne vous dit sans doute rien, et pour cause. Elle vient à peine de livrer les premiers exemplaires de sa première moto, qui n’est pas accessible dans nos régions. Pourtant, cette moto, qui n’est destinée qu’aux marchés de l’Inde et de l’Afrique, mérite qu’on s’y intéresse à bien des égards. En effet, elle se caractérise par deux points fondamentaux : elle est électrique, et coûte moins de 1500€.

À l’heure actuelle, dans un monde où la moto électrique peine à se faire une place, ces deux caractéristiques ne semblent pas compatibles, et toutes les “vraies” motos propulsées par la fée électricité demandent généralement un budget conséquent. 

Une moto “à l’indienne”

Mais Michael Spencer, ancien directeur de l’expansion de l’énergie et de la recharge pour le géant Tesla, n’est pas de cet avis. Celui-ci a décidé d’appliquer la méthode “Tesla” au marché du deux roues, et quelque chose nous dit que ça pourrait bien marcher. Lorsqu’il s’est lancé dans l’aventure, Michael Spencer a énoncé un objectif simple : faire mieux que toutes les motos équivalentes à une cylindrée de 150 cm3 du marché, sans dépasser les 1500 dollars. 

C’est de cet objectif qu’est née la Zeno Emara, une moto électrique d’une puissance de 8 kW pour une autonomie réelle proche des 100 kilomètres. Si sa puissance est modeste, elle est taillée pour les marchés émergents qu’elle vise, et se distingue par une capacité de chargement record de 280 kg ! Elle pourra ainsi convenir aux particuliers, mais également aux professionnels qui ont besoin de transporter du matériel. Sa garde au sol de 19 cm la rend utilisable sur tous types de routes, même les plus dégradées.

Côté look, il y a de quoi être surpris, puisque la moto se montre plutôt flatteuse, surtout au niveau de sa face avant. Sa bulle et son garde-boue en position haute lui donnent de faux airs de scrambler. Le look est renforcé par la présence de crash-bar proéminents qui permettront d’ajouter des feux longue portée. Toujours pour répondre au marché indien, la selle, présente sur toute la longueur de la moto, permet d’accueillir plusieurs personnes sans difficulté.  

L’ambition d’un écosystème à la Tesla

Les points d’intérêts de cette moto ne s’arrêtent pas à son look, sa capacité de chargement ou son moteur de 8 kW. En réalité, le cœur du projet Zeno repose sur un système de recharge innovant, qui pourrait être promis à un grand avenir. Pour comprendre sa particularité, revenons quelques années en arrière, lorsque Tesla a réellement commencé à exploser. Si la marque américaine a réussi à percer là où les autres stagnaient, c’est parce qu’elle proposait bien plus que des voitures, mais tout un écosystème. Ainsi, opter pour une Tesla, c’était avoir l’assurance de pouvoir recharger sa voiture de manière efficace, dans de nombreux endroits. 

Cette réussite, Tesla le doit en partie à Michael Spencer qui veut également proposer tout un écosystème avec sa moto Zeno Emera. Dans les faits, la Zeno Emara peut être rechargée de trois manières différentes : 

  • Avec une prise domestique, en 6 heures,
  • Avec un chargeur rapide à courant continu en 1,5 heure,
  • En échangeant la batterie, en quelques secondes.

Si les deux premières solutions sont plutôt classiques, c’est la troisième qui attire l’attention. Zeno a mis au point une borne de recharge autonome qui permet de swaper sa batterie en quelques secondes seulement. Pour rendre cette méthode réellement efficace, la marque espère déployer pas moins de 20 000 stations d’échange de batteries d’ici 2029, de quoi permettre à chaque utilisateur de compter sur cette technique au quotidien.

Bientôt en métropole et dans les DROM ?

Il reste désormais à savoir s’ il y a une chance que l’on voit ces motos sur nos routes dans les mois ou années à venir. Pour le moment, rien ne l’indique. La société Zeno vise clairement les marchés émergents avec l’Inde et l’Afrique. D’ailleurs, plusieurs tests prometteurs ont eu lieu dans des villages kenyans.

Néanmoins, l’idée de créer un écosystème de recharge de batterie pourrait permettre de faire décoller le marché de la moto électrique, car le recours aux stations de recharge, pour les motos, paraît encore inadapté. Certains exemples nous ont montré qu’un modèle de véhicule, d’abord destiné à un marché, pouvait finalement être commercialisé dans d’autres régions. C’est ce qui s’est passé avec la Logan de Dacia qui était initialement prévue pour les marchés émergents d’Europe de l’Est. On peut également citer le Volkswagen Amarok, d’abord commercialisé en Amérique du Sud, qui a finalement rejoint l’Europe. 

Ce qu’il faut retenir

Un ancien cadre de chez Tesla vient de lancer sa marque de moto destinée aux marchés émergents. Son premier modèle, appelé Emera, se distingue par sa capacité de chargement de 280 kg, et son système de batteries échangeables. Réservé, pour le moment, à l’Inde et à l’Afrique, la marque et ses stations d’échange de batterie pourraient bien finir chez nous, en cas de succès. 

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