Jorge Martín et Aprilia : la saison de toutes les fractures
Par Kévin Texier | Le 25/07/2025 | Actu | Moto | Passion auto / moto | Sports mécaniques

Que se passe-t-il entre Jorge Martín et Aprilia Racing ? Retour sur un feuilleton contractuel tendu qui remue le paddock MotoGP.
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Depuis plusieurs semaines, les projecteurs du paddock ne sont plus seulement braqués sur les performances en piste. Il faut dire que la domination sans partage des Ducati et du seul Marc Márquez tend à lasser les observateurs. À la place, un feuilleton contractuel n’en finit plus d’alimenter les rumeurs et les tensions.
En cause, un homme : Jorge Martín. Champion du monde 2024 avec Pramac-Ducati, pilote au tempérament plus explosif qu’on ne le soupçonnait, l’Espagnol s’est retrouvé au cœur d’un imbroglio juridique avec Aprilia, son équipe actuelle.

Sommaire
Un contrat sous tension en MotoGP
Il semble loin le titre mondial conquis avec Pramac. Et pourtant, c’était il y a quelques mois seulement, à une époque où tout souriait encore à Jorge Martín.
Son transfert vers Aprilia pour 2025 devait lui ouvrir un nouveau chapitre glorieux. Mais voilà : plusieurs blessures (bras, poignet et talon gauches, puis fractures de côtes et un hémopneumothorax suite à un retour manqué au GP du Qatar) l’ont tenu éloigné des circuits pendant plusieurs mois. Et entre-temps, ses ambitions se sont heurtées à la dure réalité d’un contrat visiblement plus complexe que prévu.
Au cœur de la discorde : une clause de performance censée lui permettre de se libérer en cas de résultats insuffisants. Le manager Albert Valera affirme que son pilote peut activer cette option, le niveau de la RS-GP n’étant « pas à la hauteur des attentes ». Mais la marque de Noale, elle, n’a pas la même lecture. Selon le patron d’Aprilia Racing, Massimo Rivola, le contrat reste pleinement valide pour 2026 : « S’il veut partir, il y a deux options : trouver un accord… ou aller au tribunal. »
Honda en embuscade ? Dorna met son veto
L’intention du Martinator ? Rejoindre Honda, constructeur en quête de renaissance. Une rumeur insistante, relayée tout au long du mois de juin. Mais la procédure de sortie s’est révélée bien plus périlleuse que prévu. Aprilia conteste la validité de la clause, arguant que l’absence du pilote sur plusieurs Grands Prix la rend caduque.
Dans ce MotoGP ultra-professionnalisé, les subtilités de langage deviennent des armes et la direction de Dorna, via Carmelo Ezpeleta, a tranché : aucun transfert ne sera entériné sans résiliation officielle.
Pressions, tensions… puis début d’accalmie
Les semaines suivantes ont été électriques. Martín, éloigné du box Aprilia, a vu ses relations avec l’équipe devenir glaciales. Chez Aprilia, on pointait du doigt un pilote « ingrat », soutenu pendant sa convalescence. Côté pilote, on dénonçait un encadrement verrouillé et peu tourné vers l’avenir. Un contraste qui ne passe pas inaperçu auprès des fans.
Mais alors que la situation semblait figée, un apaisement a émergé début juillet. Jorge Martín a repris le guidon de la RS-GP jusqu’à effectuer un retour marquant au Grand Prix de Tchéquie (7e place), juste avant la trêve.
Une manière de réaffirmer son statut et de désamorcer, au moins temporairement, les tensions. Le champion du monde 2024 est désormais certain d’honorer sa deuxième année de contrat.

Le cas Jorge Martín pourrait-il faire jurisprudence dans la catégorie ?
Ce revirement n’est pas sans conséquences. Car derrière cette bataille juridique, d’autres pilotes voient leur avenir s’écrire en pointillés. Johann Zarco, par exemple, est indirectement concerné. Si ses résultats ne laissent guère de doute quant à la volonté d’Honda de le conserver, sa possible promotion dans l’équipe usine pouvait dépendre du sort de Martín.
Le team-manager du HRC, Alberto Puig, a quant à lui fermé la porte à tout forcing :
« Nous ne signons pas de pilotes qui sont déjà engagés ailleurs. »
Le paddock continue donc de vivre au rythme de ses tensions internes. Plus largement, cette affaire fait figure de cas d’école. Si elle allait jusqu’au tribunal, elle pourrait faire jurisprudence et forcer la discipline à se doter de règles plus strictes.
Championnat du monde MotoGP 2025 : Aprilia (et Bezzecchi) en position de force
Lucide sur les tumultes au sein de la catégorie, Zarco avait réagi :
« Je n’aimerais pas être à la place de Martín maintenant, parce que Bezzecchi roule fort avec l’Aprilia. » (propos relayés par GP Racing)
Oui, car pendant que Martín traverse la tourmente, son coéquipier Marco Bezzecchi poursuit sa montée en puissance. Arrivé discrètement chez Aprilia, l’Italien s’affirme comme un pilier du projet. Double podium à Assen, troisième sur la grille en Allemagne, second en Tchéquie… Bezzecchi propulse Aprilia à la deuxième place du classement constructeurs. Un enchaînement de bonnes nouvelles qui redonnent le sourire aux ingénieurs de Noale.
À 27 ans, Jorge Martín a tout le temps de briller à nouveau. Reste à savoir s’il le fera sous les couleurs d’Aprilia… ou ailleurs.
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