Willy Nallamoutou-Sancho : « Le MRT, un rallye simple »

Maître d’œuvre de l’équipe organisatrice du Martinique Rallye Tour, Willy Nallamoutou-Sancho évoque la formule qui a fait de l’épreuve un incontournable du sport automobile dans les Caraïbes.

Le Martinique Rallye Tour n’en est qu’à sa septième édition cette année, mais il est déjà devenu un rendez-vous incontournable dans la région. Comment expliquer ce succès ?

Et bien déjà au niveau du parcours, nous avons voulu faire un rallye très concentré, très simple, avec quatre tracés différents seulement sur tout le week-end, et un parcours qui se tient dans un rayon de seulement 15 km. Cela facilite énormément les choses pour tout le monde. On évite de s’éparpiller, on diminue aussi la probabilité de prendre du retard tant que l’on déplace les équipes le moins possible, avec des arrivées de spéciales et des départs de spéciales suivantes parfois séparées seulement de 400 m. Et pour les équipages invités, c’est également plus facile pour eux au niveau des reconnaissances.

Justement, parlons des pilotes venus d’ailleurs. Cette année le MRT renforce son partenariat avec la Barbade…

Oui tout à fait. L’épreuve est aujourd’hui estampillée FIA et fait partie du championnat Rally2 de la Barbade, ce qui est un palier supplémentaire. Avant cela, le MRT faisait déjà partie du championnat BimmaCup de la Barbade, une catégorie réservée à des BMW. Des véhicules pas forcément à gros budget mais qui seront présents en nombre cette année encore. Notre but est de privilégier de plus en plus ces échanges, avec la Barbade notamment, pour arriver à terme à créer un véritable championnat caribéen, axé sur le sport tourisme. Nous n’avons pas encore le niveau des épreuves de la Barbade, mais ils nous aident beaucoup. Le sport tourisme est un concept que nous voulons vraiment développer. Cela porte ses fruits puisque beaucoup de personnes viendront de l’extérieur pour le Martinique Rallye Tour.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le concept du sport tourisme ?

Au-delà de la partie sportive, il y a tout une partie tourisme qui se met en place en marge de l’épreuve. De nombreux équipages étrangers viennent sur l’île, avec autour d’eux une quinzaine de personnes parfois, et toutes ces personnes viennent également faire du tourisme en Martinique. Nous organisons des tours découvertes avec les équipes, les familles, nous faisons quelques visites, ils consomment des produits locaux… Toute cette activité se met en place, mais elle demande encore à être développée. On essaie de faire un événement qui va au-delà du sport. 

Et les retombées sont naturellement multipliées à l’étranger…

Exactement, il faut savoir que, rien que cette année, 18 équipages viennent de l’extérieur, ce qui n’est pas négligeable. Le rallye sera retransmis à la Barbade par la Barbados Motoring Federation (BMF), et je pense qu’il sera beaucoup suivi là-bas.

Le Martinique Rallye Tour franchit donc un nouveau pallier en 2025 ?

Oui, chaque année on essaie d’améliorer ce qui est perfectible niveau organisationnel, et nous sommes maintenant un step au-dessus en termes de notoriété. 

Et auprès des Martiniquais également, le MRT est devenu un rendez-vous incontournable…

Effectivement, quand on voit le public autour du rallye, on voit bien que tous les âges sont représentés. L’ambiance est folle lors de la spéciale de Fort-de-France, avec près de 30’000 spectateurs présents. Après, cela a ses conséquences, c’est lourd à mettre en place, il faut mettre l’accent sur la partie sécurité tout au long des spéciales. Nous investissons beaucoup dans la communication, c’est un gros travail d’équipe à ce niveau-là aussi.

Et puis vous disposez d’une figure emblématique en la personne de Simon Jean-Joseph, qui sera à nouveau au départ cette année.

Oui, c’est une grande chance, c’est vrai que Simon participe à l’épreuve et en fait régulièrement la promotion, ça crédibilise vraiment l’événement encore davantage. 

Comment jugez-vous la popularité du rallye auprès de la population martiniquaise ?

Eh bien nous avons des retours extrêmement positifs, et nous le voyons sur le terrain. Il y a une équipe qui vient voir, quelques semaines avant la course, les riverains concernés par le passage du rallye. Et je dois dire que nous sommes toujours bien accueillis, il n’y a pas d’animosité au contraire, les gens sont contents. Et nous pouvons constater que l’engouement est de plus en plus fort auprès des Martiniquais au fil des ans. Il n’y a pas de retour négatif, mais si jamais une problématique se présente, nous faisons le maximum pour la résoudre. Même au niveau des institutions, nous avons cette crédibilité. Nous avons une bonne connexion avec la préfecture et nous organisons d’ailleurs des opérations au-delà de la course, avec la police par exemple.

Bref, la fête s’annonce belle encore une fois sur le Martinique Rallye Tour ?

En principe oui, je l’espère ! Bien sûr, on espère qu’il n’y ait pas d’incidents, et on soufflera dimanche quand la course sera terminée. Même si on sait que nous aurons encore une bonne semaine de travail derrière, nous sommes prêts. C’est seulement la septième édition du MRT, on a voulu faire quelque chose comme on l’entendait. Et ça réussit plutôt bien.