Interview Réhane Gany
Par Emmanuel Rolland | Le 01/02/2024 | Actu | News | Passion auto / moto | Sports mécaniques
A 22 ans, le pilote réunionnais, considéré comme l’un des grands espoirs du sport automobile français, a été sélectionné par la structure Iron Lynx pour disputer le championnat de France des rallyes 2024. Pour vous Oovango a rencontré ce jeune champion.
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Rehane Gany : « Une opportunité incroyable »
À 22 ans, le pilote réunionnais, considéré comme l’un des grands espoirs du sport automobile français, a été sélectionné par la structure Iron Lynx pour disputer le championnat de France des rallyes 2024 au volant d’une Ford Fiesta R2 préparée par le Sarrazin Motorsport. Une nouvelle étape dans l’ascension du fils de l’illustre Sabir Gany, qui s’est confié à Oovango.com.
Le nom Gany reste encore bien vivace dans la mémoire des passionnés de sport automobile réunionnais. Après avoir marqué les esprits en remportant le Tour de la Réunion 1989 à 20 ans seulement, ce dernier a multiplié les victoires sur l’île, et s’est également illustré sur les rallyes du championnat de France en Métropole, avant de raccrocher les gants en 2005.
S’il a fatalement évolué dans le milieu dès son plus jeune âge, les souvenirs des exploits de son père demeurent flous pour son fils, Réhane Gany. « Depuis petit, j’ai toujours baigné dans le sport automobile », explique celui-ci. « Mais je n’ai pas trop de souvenirs des courses de mon père, j’étais trop jeune, je n’avais que quatre ans quand il a arrêté. »
« Mais il m’a fait essayer le karting à 8 ans, et j’ai disputé ma première compétition à 13 ans. J’ai ensuite quitté la Réunion pour Paris à l’âge de 15 ans, ce qui était une expérience très enrichissante, puis j’ai arrêté le kart à 17 ans pour passer le BAC, car mon père préférait que je me concentre sur mon diplôme. »
A peine le permis en poche, Réhane Gany reprend le chemin de la compétition à la Réunion, et plus précisément du rallye, avec deux premières épreuves en 2019, sur une Citroën DS3 R3T. Le COVID vient stopper ce premier élan en 2020, même si Réhane Gany parvient à disputer le Rallye Régionale Ville de la Plaine-des-Palmistes sur une Renault Clio R3 (abandon).
En 2021, la décision est prise de passer la surmultipliée, avec un programme conséquent sur une Peugeot 208 Rally4 en Métropole, et même au-delà, puisque le jeune Gany débute sa saison au Rallye Sanremo, en Italie, dans le cadre de l’Alps Rally Trophy. Avant d’enchaîner avec pas moins de huit épreuves dans l’Hexagone, sur asphalte ou sur terre, où il découvre les épreuves majeures de la discipline en France.
« J’ai préféré partir assez vite courir en métropole », continue Réhane Gany. « C’est mieux de commencer dans le dur, quitte à être loin au début, car c’est tellement formateur, et il n’y avait rien de mieux que le championnat de France. Cette saison 2021 reste un très bon souvenir, j’ai découvert beaucoup de rallyes »
Très vite, Réhane Gany se distingue et commence à se faire un nom. « Maintenant, les gens ne m’appellent plus Gany, ni le fils de Sabir, mais tout simplement Réhane. De toute façon, les gens savent que m’appeler Gany ne m’a jamais avantagé, entre le volant et le baquet, c’est moi qui fait le job. »
L’apprentissage se poursuit en 2022 sur la 208 Rally4, cette fois en tant qu’officiel Peugeot Sport, avec Franck Le Floch dans le baquet de droite, avec là encore de l’expérience engrangée à la fois sur asphalte et sur terre. Et un titre raté de peu dans la catégorie Stellantis Cup.
« On s’est battus pour la gagne jusqu’au bout avec Léo Rossel », se souvient Réhane Gany. « Sur la dernière épreuve [le Rallye du Var], c’était très simple : celui qui terminait devant l’autre était champion. Nous étions en tête, mais nous avons cassé le moteur, et c’est lui qui a été sacré. Evidemment c’était une grosse déception, mais je fais de la compétition depuis l’âge de 13 ans, et la casse mécanique fait partie du jeu. La déception était grande mais je savais que j’avais fait le job, en étant en tête avec 20 secondes d’avance. Il fallait passer à autre chose. »
Reparti à l’attaque du titre en Stellantis Cup début 2023, Réhane Gany est malheureusement victime d’une grosse sortie de route, heureusement sans gravité pour lui et son copilote Loris Pascaud, lors de l’ouverture au Rallye du Touquet. Un accident qui l’a amené à réorienter son parcours, avant de signer une victoire historique sur le Tour Auto de la Réunion sur une Citroën C3 R2, à 21 ans. 34 ans après le premier succès de son père sur l’épreuve.
« Après le Touquet, j’ai préféré faire une bonne pause. Et puis il y a eu le Tour Auto que nous avons remporté [avec Franck Le Floch]. C’était un moment inoubliable, et une épreuve que je voudrais vraiment disputer tous les ans si j’en ai l’occasion. »
Après deux dernières sorties sur la C3 en 2023, Réhane Gany est vite pressenti pour intégrer un projet d’envergure, mené par la femme d’affaires Deborah Mayer. Déjà présente en endurance avec ses structures Iron Lynx, et Iron Dames (pour la promotion d’équipages féminins), Mayer a décidé de se lancer en rallye avec trois Ford Fiesta R2, alignées en championnat de France, et préparées par la structure Sarrazin Motorsport, dirigée par l’ex-pilote de F1, d’endurance et de rallye.
Outre la promotion d’une pilote féminine (Sarah Rumeau), Iron Lynx engagera ainsi une autre voiture pour le double champion de France des rallyes sur terre, Jean-Baptiste Franceschi (27 ans), et une autre pour… Réhane Gany.
« Aux côtés d’un pilote expérimenté comme Jean-Baptiste, Iron Lynx cherchait un jeune pilote », explique Réhane Gany. « Leur choix s’est porté sur moi. C’est une opportunité incroyable, à 22 ans, de devenir pilote semi-professionnel dans un Rally2 avec un team comme le Sarrazin Motorsport. Stéphane a beaucoup d’expérience, y compris en tant que pilote, et il sait comment emmener une voiture de rallye, comment la régler. Avec lui, on a tout pour faire de belles choses. »
Le championnat de France des Rallyes 2024 débutera avec le Rallye du Touquet, qui se disputera du 14 au 16 mars. Une échéance que Gany appréhende déjà avec détermination. Et avec un Franck Le Floch fidèle dans le baquet de droite.
« Il ne faudra pas aller au Touquet en mode découverte, mais il faudra au contraire imposer notre rythme, et voir comment roulent les autres. On sera peut-être distancés lors des premiers rallyes car il y a encore beaucoup de développement sur la voiture, mais c’est un challenge que l’on est prêt à surmonter. »
« Quant à Franck, sa présence à mes côtés était évidente. C’est avec lui que j’ai commencé le rallye, il m’a amené beaucoup de son expérience, et je ne me voyais pas arriver dans un projet aussi grand sans lui. Il fait partie de mon parcours, il m’a beaucoup appris, et il m’apprend encore beaucoup. »
Rendez-vous donc mi-mars dans le nord de la France pour le baptême du feu de Réhane Gany sous ses nouvelles couleurs. Avant cela, encore plusieurs séances d’essai, et beaucoup de travail de développement pour être au top à ce premier rendez-vous.
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